Note économique et financière – Janvier 2020

Actualité | 18 février 2020

Catherine WAJSMAN répond à une batterie de questions destinées à aider à comprendre l’évolution des marchés au trimestre passé et à anticiper les mois à venir.

Un bref retour sur 2019. Quelles furent l’an dernier les principales causes de la très forte hausse des marchés et ces causes restent-elles d’actualité en 2020 ?

Pour 2019, la réponse est banale : taux au tapis, nombreuses entreprises en forte croissance, révolution scientifique et technologique, indifférence aux crises politiques internationales, baisses d’impôts et rachats d’actions aux Etats-Unis …Certes, la production industrielle a décéléré sur tous les continents mais la consommation et les services sont restés bien orientés. En 2020, les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets. A titre statistico-anecdotique, à une année euphorique, succède souvent une année positive. Plus sérieusement, une reprise des investissements de la part des entreprises devrait maintenir l’activité économique à un niveau confortable.
Enfin, sur 2 ans, la hausse des marchés – du moins en Europe – reste encore modeste.

Quels sont, à votre avis, les principales sources d’inquiétude ?

Dans le désordre, selon nous :

  • la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui s’apaise plus ou moins provisoirement. Ce n’est un secret pour personne que la Chine vise à devenir le leader mondial à l’horizon 2050. On peut parler d’une « guerre froide économique » à coups, non pas de chars, mais de barrières douanières, avec comme corollaire le recul du commerce mondial.
  • l’ampleur de l’endettement des Etats.
  • le hors bilan des banques à l’échelle de la planète.
  • l’accroissement des inégalités économiques et sociales, dû notamment à la révolution technologique et, par voie de conséquence, la montée des populismes (la Deutsche Bank a réalisé une étude selon laquelle le « populism index » tutoie le niveau des années 30).
  • Enfin, le coronavirus, dont on ne peut, à ce stade, mesurer les conséquences.

Persévérerez-vous dans vos convictions positives sur le marché américain ?

Certainement. Il existera toujours aux Etats-Unis des sociétés novatrices ou autres qui défieront, en tout cas sur le moyen/long terme, les tendances court terme des marchés financiers.

Les investisseurs achètent, certes, du tangible mais ils acquièrent aussi du rêve. Ils bénéficient d’argent gratuit et de capacités d’emprunts illimitées. Ils investissent dans des entreprises sans rendement à caractéristiques révolutionnaires.

Aujourd’hui, si les patrons des entreprises américaines manifestent une certaine prudence, le consommateur américain est « heureux » (Michigan index au sommet depuis 2003), le chômage est au plus bas et les marchés actions au plus haut (notamment grâce aux rachats massifs d’actions).

Peut-on imaginer que l’actuel Président des Etats-Unis laissera les marchés s’écrouler l’année de l’élection aux Etats-Unis ?

Les taux d’intérêt négatifs nous interpellent. Croyez-vous à une remontée des taux et à une hausse de l’inflation ?
Pas du tout. A mon avis, le vieillissement démographique généralisé est un facteur de déflation et une remontée des taux brutale – les Banques centrales en ont pleinement conscience – serait fatale pour les économies.

Comment Opportunité se comporte-t-elle en termes de gestion ?

D’une façon générale, Opportunité s’intéresse principalement aux valeurs de croissance, aux innovations et aux gérants de talent.

Historiquement – nous l’avons souvent expliqué – nous privilégions des thèmes porteurs (Santé, Technologies, vieillissement de la population, Millenials, innovations) et nous ne nous intéressons pas aux évolutions des indices.

La grande chance d’Opportunité est sa liberté d’action. Nos gérants ne travaillent pas dans un carcan imposé, limité à une liste de valeurs ou à une liste d’OPCVM. Les investissements doivent, certes, être agréés mais cet agrément ne nécessite ni un temps interminable, ni des formalités excessives.

Ainsi, les gérants se comportent, en fonction de leur personnalité et de leurs convictions, de façon très diversifiée.

Quelques exemples :

Un gérant ne gère depuis 20 ans que des profils « dynamiques », investis très largement en valeurs internationales reconnues, dont la croissance est incontestable. Ayant vécu aux Etats-Unis, il est convaincu par l’approche pragmatique des entrepreneurs américains et réalise systématiquement pour ses portefeuilles des performances très supérieures aux indices actions. Certes, les baisses de marchés peuvent l’affecter mais, historiquement, toujours à titre provisoire.

Un second gérant intéresse historiquement une clientèle à la recherche d’une performance de 5 à 6 % régulière et sans à-coups. Pour cela, il pratique une gestion basée sur les écarts entre « futures » tout en conservant une très large partie du portefeuille en cash. Sur plusieurs décennies, sa clientèle lui est remarquablement fidèle.

Quatre gérants se concentrent essentiellement sur les choix des meilleurs OPCVM, savoir-faire et valeur ajoutée historique d’Opportunité. Ces choix sont réalisés dans le cadre d’une architecture ouverte. La quasi-totalité des ces OPCVM battent leurs indices respectifs sur courte et longue durée. L’allocation, en termes de risque, dépend essentiellement :

  • du profil élaboré pour le client,
  • de la recherche d’alternatives aux fonds patrimoniaux dont la plupart peinent à délivrer de la performance,
  • de la recherche de sécurité et de diversification,
  • de propositions innovantes.

Enfin, un gérant pratique un mixte entre gestion fonds et gestion titres sur le très long terme, en favorisant les titres vifs.

En ce qui concerne l’année 2020, avez-vous des secteurs privilégiés ?

L’une des raisons pour lesquelles nous ne pratiquons pas la gestion indicielle est précisément parce qu’il est pratiquement impossible, au sein des indices, de sous-pondérer certains secteurs et certaines entreprises. Ainsi, nous pouvons d’ores et déjà citer les secteurs que nous considérons comme étant trop à risque : l’automobile, le gaz, le pétrole, le charbon, le secteur bancaire …
En revanche, nous sommes toujours particulièrement intéressés par la Santé, la Technologie sous ses diverses formes dont le Digital, la Robotique, l’Intelligence artificielle …

Vous proposez depuis un certain temps les investissements alternatifs : Hedge funds, immobilier, dette privée, actifs non cotés … N’est ce pas, également, parce qu’il y a désaffection vis-à-vis de la Bourse ?

Sans doute. Les marchés financiers espèrent que ce n’est pas le sens de l’Histoire mais il faut savoir que le marché des actions cotées se rétrécit de 2 façons : les introductions en Bourse ne compensent plus les sorties et les entreprises, lorsqu’elles sont cotées, rachètent leurs actions à tour de bras (100 milliards de dollars aux Etats-Unis en 2018).
Le phénomène s’est élargi également à l’Europe.
Patrick Artus éclaire l’ampleur de ces comportements : « parce que les cours boursiers ne représentent pas correctement la valeur fondamentale des entreprises, les coûts de la cotation ne sont pas justifiés ».
En 10 ans, le nombre d’entreprises européennes cotées a baissé de près de 25 % en Europe. Il est passé d’un peu plus de 10 000 à 8 000 environ.

Cela dit, même si la hausse des marchés actions ne sera pas éternelle, l’investissement dans les secteurs porteurs, qui représentent les changements profonds – social, environnemental, technologique- qui sont en train de transformer le monde, ne peut pas décevoir sur le long terme.

Quels sont les avantages d’une société comme Opportunité ?

Ils sont faciles à résumer :

  • Personnalisation de la gestion et de la relation client
  • Indépendance, architecture ouverte, liberté d’action, recherche de l’innovation à 360°, pas de gestion passive,
  • Suivi permanent du facteur risque : c’est ainsi qu’Opportunité a historiquement limité les pertes dans les grandes baisses de 1987, 2001, 2002, 2008, 2011 et 2018.
  • Recherche permanente de performance : en 2019, nous avons évité trois écueils : excès de cash dans les portefeuilles, excès d’allocation en MID et SMALL, absence d’actions VALUE.
  • Avertissement

    La présente note de gestion correspond à une simple information destinée à faciliter la compréhension des marchés financiers. Elle ne constitue pas une recommandation.
    Les gérants d’Opportunité LUXEMBOURG / BELGIUM n’ont pas l’obligation de prendre en compte ou d’appliquer les réflexions contenues dans la présente note de gestion.
    Les tentatives de prévisions concernant les évolutions des marchés sont basées sur des hypothèses qui peuvent ne pas se concrétiser.
    Par ailleurs, Opportunité peut émettre d’autres analyses et n’a aucune obligation de s’assurer que de telles autres analyses sont portées à la connaissance des destinataires de la présente note de gestion.
    Les avis émis dans cette note peuvent évoluer. Opportunité ne s’engage ni à l’actualiser, ni à la modifier. Opportunité ne saurait être tenue pour responsable en cas de perte directe ou indirecte liée à un quelconque usage de ce document ou de son contenu.