Note économique et financière – Avril 2019

Bilan | 23 avril 2019

Catherine WAJSMAN répond à une batterie de questions destinées à aider à comprendre l’évolution des marchés au trimestre passé.

A quoi attribuez-vous le plongeon des marchés au 4ème trimestre 2018 et la hausse fulgurante au 1er trimestre 2019 ?

A notre avis, la baisse de l’année dernière était un réflexe de peur dû à quatre raisons cumulées :

  • une crainte de hausse des taux sur le long terme
  • une crainte de baisse des marges des entreprises industrielles, confortée par la chute du marché automobile mondial
  • la décélération du commerce mondial.
  • par surcroît, la bourse américaine venait de connaître, depuis neuf années, une hausse quasi-ininterrompue.

La hausse de ce début d’année 2019 a été évidemment causée par une correction des excès baissiers de 2018. Elle est surtout une conséquence directe du changement de politique des banques centrales. En effet, la FED n’envisage plus de hausse des taux. Le Président TRUMP milite même en faveur d’une baisse des taux. L’inflation est sous contrôle. La BCE exclut tout resserrement cette année et propose aux banques des refinancements à long terme.
Ces politiques nouvellement accommodantes ont permis aux investisseurs d’effacer leurs peurs de fin d’année, même si les indicateurs macro-économiques appellent peut-être à la prudence.

Quels sont les éléments susceptibles de continuer à soutenir les marchés ?

Aux Etats-Unis qui restent, bien évidemment, l’indice de référence pour l’économie occidentale, on peut anticiper le prolongement d’un certain rebond. La hausse des salaires soutient l’indice des prix et, d’une façon plus générale, les chiffres de l’économie sont plus rassurants.
En Europe, nous sommes perplexes. La politique doit-elle prendre le dessus (Brexit, Gilets jaunes, Elections européennes …) ? Des experts chevronnés – tels que les analystes de la société de gestion H2O – considèrent que l’Europe pourrait être la bonne surprise de 2019, une croissance modeste constituant souvent un environnement favorable aux actions.

Toutefois, la plupart des gestionnaires sont plutôt inquiets sur les marchés financiers. Certains écrivent que  » les marchés ne savent plus à quels saints se vouer : la correction peut être différée mais elle se produira « . De plus, les gérants sont confrontés à une profonde lassitude des investisseurs face à la volatilité des marchés, investisseurs qui préfèrent souvent des rendements entre 2 et 8 % – selon leur appétence au risque – à des investissements trop volatils.

Quant à l’Asie :

  • une reprise de l’économie chinoise soutiendrait l’économie européenne
  • les actions chinoises sont de plus en plus intégrées aux indices actions internationaux
  • la croissance chinoise est déterminante, compte tenu de son impact sur les économies émergentes
  • la croissance chinoise influe largement sur les exportations européennes et américaines
  • l’assouplissement continu de la politique de la Banque Centrale chinoise (BPOC) pourrait aider l’économie à se redresser au cours de cette année.

Mais il ne faut pas oublier que l’endettement privé atteint, en Chine, des niveaux records et les négociations USA – CHINE peuvent réserver des surprises.

Quelle est aujourd’hui votre position sur les marchés émergents ?

La politique plus accommodante de la FED, des devises émergentes et un dollar stabilisés, des Banques Centrales de pays émergents moins restrictives, des capitaux de retour dans leurs pays d’origine favorisent une bonne tenue des marchés émergents.
Cela étant, les valorisations de ces marchés étant moins attractives qu’il y a un an, il convient d’observer attentivement les résultats des sociétés émergentes et l’aboutissement ou non des négociations sino-américaines.

Que pensez-vous des devises ?

Les écarts de taux d’intérêt entre les grandes monnaies se réduisent. La Russie et la Chine, en termes de réserves et d’échanges commerciaux se diversifient hors du dollar. C’est pourquoi, nous pensons que les conditions d’une hausse du dollar – hors risques politiques – ne sont pas réunies.
En ce qui concerne l’euro, il s’inscrit en baisse depuis septembre 2018 (- 2 % par rapport au dollar depuis le début de l’année). La dégradation des indicateurs avancés (ou PMI) ainsi que le flou autour du Brexit ne sont évidemment pas des facteurs de soutien.

Quid des obligations ?

Assez surprenant : au cours de ce 1er trimestre, la place obligataire a également été  » the place to
be  » : 3,34 % pour la classe obligataire en général ; 6 % en monnaies locales sur les dettes émergentes.

Conclusion

Face aux incertitudes habituelles et exceptionnelles, nous favoriserons les placements proposant avec un maximum de sécurité des rendements égaux ou supérieurs à 5 % afin de bénéficier des valorisations attractives dans un contexte de taux bas.
Notre allocation globale portera toujours sur une sélection de valeurs de qualité, le plus souvent valeurs de croissance, quitte à subir la volatilité des marchés, comme cela a été le cas au cours du dernier trimestre 2018 et du 1er trimestre 2019.
La grande question est celle de savoir si les attentes sur les résultats des entreprises ne sont pas trop optimistes et si ceux-ci ne seront pas révisés à la baisse au cours des mois à venir.
Statistiquement, au cours des dernières décennies, les années qui avaient commencé sur des performances très robustes se sont rarement mal terminées.


Avertissement

La présente note de gestion correspond à une simple information destinée à faciliter la compréhension des marchés financiers. Elle ne constitue pas une recommandation.
Les gérants d’Opportunité LUXEMBOURG / BELGIUM n’ont pas l’obligation de prendre en compte ou d’appliquer les réflexions contenues dans la présente note de gestion.
Les tentatives de prévisions concernant les évolutions des marchés sont basées sur des hypothèses qui peuvent ne pas se concrétiser.
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