Une journée chez Opportunité – Janvier 2016

Article de presse | 15 janvier 2016

Article paru dans Distrib Invest Le 15/01/2016 –  Par Jérémie Gatignol


Spécialisée depuis sa création sur la gestion en architecture ouverte, Opportunité a depuis diversifié son activité avec un département art et un pôle private equity. La multigestion reste toutefois au centre de ses activités, avec une clientèle privée très développée et la gestion de plusieurs fonds de fonds.

L’histoire d’Opportunité est intimement liée à celle de sa fondatrice et directrice, Catherine Wajsman. En 1982, elle fonde la société de gestion avec le compte d’un seul client et 100.000 francs à gérer. Trente trois ans plus tard, Opportunité, qui a connu des hauts et des bas, gère 400 millions d’euros au niveau du groupe, avec une filiale au Luxembourg et une succursale en Belgique.

Forte d’une trentaine de collaborateurs, dont dix en France, la société concentre son activité sur la clientèle privée privée gérée principalement en architecture ouverte. Elle gère par ailleurs quatre fonds dont deux font office de « flasgship ». La clientèle se compose principalement de chefs d’entreprises et de professions libérales pour des encours moyens d’environ 1 million d’euros.

Avec Jacques-Antoine de Geffrier, associé d’Opportunité depuis 1992, Catherine Wajsman cherche à continuer son développement en attirant de nouveaux talents de la gestion et des gérants confirmés souhaitant intégrer une structure tournée vers l’international. « Nous sommes actuellement en train d’étudier des possibilités de rapprochement avec d’autres sociétés en France et à l’international », confirme Catherine Wajsman tout en précisant que rien n’a encore été décidé.

Une gestion en architecture ouverte

Côté multigestion, la maison est une des pionnières en la matière sur la Place parisienne. « Ayant commencé seule sur un coin de table, avec une vision internationale des marchés, je me suis rapidement tournée tourner vers la multigestion », explique Catherine Wajsman. Aujourd’hui, la multigestion représente la majorité de l’activité d’Opportunité qui travaille en architecture ouverte sur l’ensemble de ses gestions. « Nous ne dépassons jamais 20 % de fonds maison, et dans les faits, cette part est même souvent inférieure à ce pourcentage », insiste-t-elle. Nos premiers fonds « Plurifonds Monde » et « Plurifonds Sécurity » créés en 1985 ont rapidement été transformés en fonds de fonds, « Plurifonds Europe » est né en 1998. C’est Patricia Pattein, directrice de la gestion, qui gère ce dernier et s’occupe de la multigestion pour la France. « Un comité d’allocation, réunissant les trois pays fixe, une stratégie générale macro et présente les produits sélectionnés. Chaque gérant, qui est aussi analyste produit, a ensuite la liberté de sélection et une vraie marge de manœuvre sur son allocation stratégique compte tenu du profil et de la sensibilité de ses clients », souligne Patricia Pattein.

La sélection des fonds relève d’une approche à la fois quantitative et qualitative. Pour l’approche quantitative, deux outils de screening sont utilisés: Interactive Data et MarketMap. Les ratios retenus sont très classiques : Sharpe, volatilité, drawdown, etc… « Mais si l’approche quantitative est une étape importante dans la sélection d’un fonds, l’approche qualitative reste prépondérante, c’est pourquoi la rencontre avec le gérant est cruciale pour la sélection » assure Patricia Pattein. Arrivée chez Opportunité en 1986, elle a près de 30 ans d’expérience dans la multigestion. « La qualité d’un produit ne se résume pas à un process, affirme-t-elle. Parmi nos autres critères de sélection, nous mettons l’accent sur le profil du gérant, son savoir-faire et la régularité de sa performance ». La maison mise plutôt sur des gérants ayant une certaine antériorité dans leur domaine, un minimum de 3 à 5 ans. Contrairement à d’autres multigérants, la directrice de la gestion préfère analyser les performances par année calendaire. « Les étoiles sont un plus mais certainement pas un élément décisif de notre sélection » remarque Patricia Pattein.

« Sauf exception, nous investissons rarement dans les fonds des grandes banques »

Côté allocation, depuis plus d’un an la maison est absente des marchés émergents et depuis fort longtemps des matières premières. Elle est actuellement surpondérée sur les actions européennes, et principalement sur les fonds mid caps comme IDE dynamic euro, Mandarine Unique, Pluvalca France small caps. Pour les fonds de portefeuille elle a sélectionné des OPCVM comme Moneta Multi Caps, Varenne Valeur, et Centifolia. « Nous aimons bien certaines petites et moyennes sociétés de gestion, comme Mandarine Gestion et Expansion AM, indique Catherine Wajsman. Et, sauf exception, nous investissons rarement dans les fonds des grandes banques ». L’équipe préfère sélectionner des gérants leaders. « La France regorge de belles pépites », selon Patricia Pattein.

Les portefeuilles privés sont actuellement investis sur les États-Unis à hauteur de 10 ou 15 %, notamment au travers du fonds Vanguard US Opportunities. L’équipe de gestion mise d’ailleurs sur le dollar, que ce soit par l’intermédiaire d’ETF ou en monétaire. Le cash représente actuellement une part importante de certains portefeuilles. Un montant qui devrait bientôt être réinvesti mais qui sert également à compenser la volatilité de la poche actions, puisque la maison n’utilise, à l’heure actuelle, quasiment pas de gestion obligataire. « Nous intervenons tout de même un peu sur les convertibles par l’intermédiaire du fonds TreeTop Convertible International et des fonds convertibles de la maison Lazard Frères Gestion », remarque Catherine Wajsman. La maison utilise aussi plusieurs fonds flexibles comme Sextant Grand Large d’Amiral Gestion, Eurose de DNCA Investments, BBM FLEX de chez Montpensier Finance ou encore Petercam Medium Risk de Degroof Petercam.

« Nous avons une gestion prudente mais aussi opportuniste »

Sur les hedges funds, Opportunité se concentre sur les gestions d’Anaxis AM et utilise en long short les fonds d’H2O AM, dont elle utilise quasiment toute la gamme. « Nous avons une gestion prudente mais aussi opportuniste », précise Catherine Wajsman qui avoue avoir une certaine admiration pour les gérants très performants.

L’allocation stratégique est un peu différente sur les fonds de fonds, puisque l’équipe de gestion est absente des États-Unis et réfléchit à un retour sur le marché japonais dans les prochains mois. L’utilisation des ETF y est également plus importante, au travers des fonds Lyxor, principalement sur le CAC 40 et l’Euro Stoxx. « J’utilise également le fonds Betamax Europe de Fideas Capital », relève Patricia Pattein.

Jérémie Gatignol